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Mes premières leçon de pilotage :

Je commence donc mon PPL en mars 2023. 

Je me présente pour ma première heure d'instruction. Sandy Enjalbert, chef-pilote de l'aéroclub des alcyons se présente à moi. Sérieuse mais souriante elle me conduit sans trop attendre dans le cockpit d'un DR-221 immatriculé F_BPKH : 

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Avion Robin DR400 - aérodrome saint-cyr l'école
Avion Robin DR221 - aérodrome saint-cyr l'école

DR 221                                                                               

Trêve de précisions, nous montons dans l’avion, plein gaz, piste 11, main gauche, nous survolons les bassins du château de Versailles. Sandy m’explique beaucoup de choses à la fois : mon altitude, ma vitesse, mon taux de montée… J’essaie de suivre, mais tout va à 100 à l’heure. Nous sortons de l’espace sécurisé autour du terrain et elle m’amène au-dessus de la vallée de Chevreuse. Je prends les commandes pour la première fois. C’est laborieux, mais qu’est-ce que je m’amuse ! La banane scotchée au visage.

 

Nous faisons quelques évolutions, mais très vite il est l’heure de rentrer. Le rendez-vous est pris, je reviendrai la semaine prochaine.

 

Pour cette deuxième heure, je viens préparé. J’ai étudié l’intérieur du cockpit et révisé les check-lists fournies par le club. Cette formation représentant un coût non négligeable, il m’est important de m’engager dès le début.

DR 400

Cockpit d'avion Robin DR221
Checklist d'avion Robin DR221

Cockpit du F-BPKH                                                  

Checklist

Deuxième heure, le déclic :

 

Une nouvelle fois, nous faisons des évolutions, et une nouvelle fois, c’est le moment de rentrer. Cependant, cette fois-ci, ne me débrouillant pas trop mal, Sandy me laisse gérer mon altitude et ma vitesse. Une fois l’aérodrome en vue, je pensais lui rendre les commandes, mais elle me dit de les garder ! Nous rentrons en vent traversier, puis vent arrière ; elle me guide, chaque paramètre… 140 km/h… 1 200 pieds… trop haut ! Trop bas ! Pas assez vite ! Je sors les volets ! Et puis nous arrivons en base et j’ai toujours les commandes. Je suis perplexe, mais je lui fais confiance. “F-BPKH, autorisé atterrissage piste 29.”

 

« Allez Mathieu, je sors le deuxième cran de volet et tu affiches 125 au badin (compteur de vitesse). » Je m’exécute, nous nous rapprochons de la piste, et quelques secondes avant l’arrondi (action de lever le nez de l’avion avant de poser le train d’atterrissage), Sandy reprend les commandes et nous pose merveilleusement bien.

 

Deux ans plus tard, je me souviens encore parfaitement de ce sentiment : je ressentais de la fierté et de la reconnaissance, c’était un moment magique. Mes jambes tremblaient d’excitation.

 

Un déclic se produit, je suis convaincu : je veux en faire mon métier, je veux devenir pilote professionnel, je veux devenir pilote de ligne.

La réalité :

 

Les semaines passent, je continue ma formation et je prends toujours autant de plaisir. Mon objectif ne change pas : je veux toujours être pilote de ligne. Mais je dois me confronter à une certaine réalité : j’ai, à l’époque, 24 ans, j’ai quelques idées préconçues du métier de pilote de ligne, mais globalement, je ne sais pas si c’est un métier fait pour moi. Commence alors la première étape de ma reconversion : un gros travail de recherche d’informations et d’accompagnement.

 

Je commence par discuter avec mon instructrice au sein de mon aéroclub. Elle me félicite pour mon ambition, mais m’explique également que devenir pilote de ligne est un véritable chemin de croix :

 

 

Les formations : 

 

Il existe des formations de pilote de ligne payantes et gratuites. Les formations payantes sont accessibles à presque tout le monde, à condition d’obtenir une visite médicale de classe 1, attestant d’un bon état de santé. Super ! Si je n’ai qu’à payer, je prends un crédit et je deviens pilote de ligne ! Oui… mais non.

 

Le problème avec ces formations, c’est que l’emploi à l’issue n’est pas garanti. On peut se retrouver avec toutes les qualifications nécessaires, mais sans emploi… et avec un crédit de 100 000 € à rembourser !

 

J’apprends que 50 % des Français obtenant leur CPL IR-ME (Commercial Pilot Licence, Instrument Rated – Multi Engine) ne trouvent pas de travail et finissent par perdre leurs qualifications. Autant dire que la perspective n’est pas très rassurante…

 

Bon, dans ce cas, il suffit de se tourner vers les filières gratuites !

 

Oui Mathieu, bonne idée… mais là encore, ce n’est pas si simple. Les places sont extrêmement limitées : entre 80 et 100 pour près de 3 000 candidats aux cadets Air France, et seulement 4 à 15 places pour les concours EPL/S/U/P… Un taux de réussite d’à peine 3 % pour les cadets, sans doute encore moins pour l’ENAC… Pas vraiment de quoi se réjouir.

 

Mais ce qui est nettement plus motivant, c’est la perspective en cas de succès : le concours des cadets Air France représente une opportunité exceptionnelle. La formation est entièrement gratuite, les élèves sont rémunérés pendant leur formation, et surtout, l’avantage ultime : un emploi est garanti à l’issue, au sein d’Air France ou de Transavia.

 

C’est tout simplement la voie royale.

Avions Air FRANCE et TRANSAVIA

Le métier : 

 

En parallèle, Sandy, mon instructrice, me présente à un commandant de bord Air France, bénévole aux Alcyons. Ensemble, nous discutons de son parcours et de son quotidien en tant que pilote de ligne.

 

Je comprends que c’est un métier réservé aux passionnés. Il y a des avantages, mais aussi beaucoup d’inconvénients.

 

Parmi les avantages, on retrouve :

 

  • Un métier technique passionnant,

  • Le développement de la connaissance de soi, un apprentissage permanent,

  • Le travail en équipage : une sensation galvanisante,

  • Les voyages, les rencontres,

  • La fierté de représenter son pays, et l’histoire aérienne française,

  • La fierté de travailler pour Air France et Transavia,

  • La fierté de transmettre son expérience,

  • Les perspectives d’évolution de carrière,

  • Le salaire confortable.

 

Mais aussi plusieurs inconvénients :

 

  • La fatigue

  • Métier stressant / formation exigeante – formation continue,

  • Stress simulateur, classe médicale, remise en question permanente,

  • Horaires décalés

  • Déménagement possible (si l’on ne commence pas chez Air France).

  • Exposition à des problèmes de santé comme les rayons cosmiques.

  • Engagement financier important.

  • Être pilote de ligne, c’est un mode de vie : investissement personnel important. Maintenir un excellent niveau de performance.

  • La difficulté pour accéder à un cockpit. Se former, c’est facile, on trouve une banque, on prend un prêt. Mais derrière, trouver une place dans un cockpit l’est beaucoup moins. On se mesure à de gros risques : ne jamais trouver de place, s’exposer à une mauvaise conjoncture, expiration de sa licence.

  • Humainement : ne pas nouer de lien avec des collègues, turnover constant.

 

Le décor est posé. La charge de travail m’impressionne un peu, sans compter que je ne maîtrise pas tous les éléments : la conjoncture peut changer, les recrutements pilotes peuvent se geler du jour au lendemain.

 

Pour affiner ma culture aéronautique, je me plonge dans la lecture de plusieurs ouvrages :

Livres aéronautique

Je découvre l’histoire d’Air France plus en détail à travers Air France, mourir ou renaître. Je comprends l’amour et l’engagement dont font preuve les 70 000 employés de la compagnie nationale.

 

Je découvre un peu plus les coulisses du métier à travers Passagers, si vous saviez, j'ai exercé le plus beau métier du monde, Pilote Air France, une passion, Trajectoires, Sully.

Chaque pilote a sa vision du métier, chaque pilote est animé par une raison qui lui est propre, mais ils sont tous réunis par une passion sans commune mesure.

 

Enfin, comprendre l’essence même de l’aviation à travers des ouvrages comme L’Aéropostale, Pilote d’essais, Courrier sud, Vol de nuit, et j’en passe, permet d’apprécier le chemin parcouru et de comprendre les enjeux de demain.

 

Je conseille également 6 minutes 23 séparent l’enfer du paradis et Souvenirs sans gloire.

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