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Rotation : 

En novembre, après ma réussite aux PSY1, j’ai rapidement commencé à envoyer de nombreux messages sur LinkedIn afin d’échanger avec des pilotes et des cadets. Je leur proposais de discuter au téléphone ou de prendre un café sur Paris. 99 % d’entre eux optaient pour le coup de téléphone, ce qui, je le reconnais, est bien plus simple.

 

Cependant, Damien, commandant de bord chez Transavia et ancien élève de l’ENAC (EPL/S), m’a proposé de nous retrouver dans le 11ᵉ arrondissement, près de chez lui, pour partager son expérience. C’était un dimanche pluvieux, l’avant-veille de Noël, et il a tout de même pris le temps de venir me rencontrer.

 

Il m’a raconté son histoire, son parcours, sa carrière. Il m’a parlé avec passion de ses vols long-courriers, de ses aspirations pour le futur, de sa manière de manager, ainsi que de la vie au sein d’une compagnie nationale comme Air France, en soulignant les quelques différences avec Transavia. Très vite, le courant est passé. Plus je l’écoutais, plus je me mettais à rêver.

 

Il m’a donné de nombreux conseils pour les PSY2, mais m’a surtout recommandé de rester moi-même : « Sois toi-même, mets ton histoire en valeur, cherche des exemples pour illustrer certaines compétences de pilote, etc. »

 

C’était un super moment qui finit par prendre fin. Avant de le quitter je lui demandai : “penses-tu qu’il serait possible de t’accompagner faire une rotation complète un de ces 4 ?”

Sans même réfléchir, il acquiesça et me dit qu’il reviendrait vers moi, une fois qu’il aurait plus de vols, à partir de mars.

 

 

 

Le 17 Mars suivant : 

Message cockpit
ORLY 3
Cockpit 737 Transavia
allumage moteur Cockpit 737 Transavia
Cockpit 737 Transavia

Beaucoup trop heureux de recevoir son message, Damien me laissa même le choix ! Barcelone avec une nuit d’escale, ou Mykonos. Connaissant bien Barcelone, je choisis Mykonos, un aéroport que Damien surnomme « le porte-avions ». En effet, la piste y est très courte, l’atterrissage se fait en full reverse. C’est un aéroport challengeant, nécessitant une qualification spéciale.

 

Le rendez-vous est pris ! J’achète mes billets : départ prévu en avril prochain pour Mykonos, à 6 h 05, depuis Orly évidemment.

 

Réveil à 4 h 30… ça pique un peu. J’ai eu du mal à trouver le sommeil tant l’excitation était forte. Mais c’est parti ! Je saute dans un taxi, direction Orly. Quelques minutes plus tard, me voilà devant la porte d’embarquement C20.

Je monte en premier dans l’avion, essayant de me faire discret. Je fais la rencontre de l’équipage. Damien les a briefés : tout le monde est chaleureux et m’accueille avec beaucoup de gentillesse.

 

5 h 45 : je rejoins les PNT dans le cockpit. Tout sourire mais concentrés, ils sont en pleine préparation. Le cockpit du 737-800 est exigu : le jump-seat est littéralement collé à la porte blindée. Tout s’enchaîne très vite. L’équipage tient à respecter l’horaire. Les PNC nous informent que l’embarquement est finalisé. Côté sol, tout est prêt. Push-back accordé, puis démarrage du moteur 2.

Tout est allé si vite. À peine assis, nous voilà déjà au point d’attente. Au même moment, un A330neo de la compagnie Corsair, revenant des Antilles, effectue un go-around devant nous.

 

C’est à notre tour. Nous nous alignons. Plein gaz… et c’est parti !

Nous sommes bien chargés. L’avion dévore une grande partie de la piste avant de s’arracher du sol. La nuit rend l’instant magique. J’ai l’impression que nous sommes seuls au monde. Paris dort encore. Un sentiment spécial m’envahit.

 

Nous slalomons entre les nuages puis finissons par sortir de la couche de nuages. Au-delà, un merveilleux cadeau nous attend :

Vue extérieur Cockpit 737 Transavia

Pendant le vol, Damien et le premier officier me proposent de m’expliquer plusieurs équipements, notamment les différents modes du pilotage automatique. Par exemple, le LNAV, qui permet le suivi automatique de la trajectoire programmée dans le FMS (Flight Management System), ou encore le VNAV, qui gère le profil vertical de l’avion.

 

2 h 40 de vol, mais le temps file à une vitesse folle. Alors que nous survolons les Alpes, les PNC me proposent quelque chose à boire. Je suis aux anges. Je savoure chaque instant, les yeux grands ouverts, comme pour ne rien perdre de cette expérience unique.

 

Après plusieurs changements de fréquences radio et de cap, l’heure du briefing arrivée approche. Damien m’explique que Mykonos est un terrain sensible : la présence possible de wind shear peut entraîner une remise de gaz. Le vent de travers est faible et ne représente pas une menace particulière. En revanche, des turbulences sont probables une fois que nous survolerons les reliefs.

 

Damien prend soin de prévenir les passagers : il annonce que l’atterrissage pourrait être un peu sportif, tout en les rassurant sur le fait que tout est sous contrôle. J’ai trouvé cela particulièrement bienveillant et professionnel de sa part.

 

Nous survolons enfin les îles grecques… et le paysage se passe de commentaire : c’est tout simplement splendide.

vue extérieur Cockpit 737 Transavia
vue îles grecques Cockpit 737 Transavia

Mykonos en vue. Dernier virage… puis la piste apparaît ! L’approche à vue est demandée et accordée. Quel régal !

Cockpit 737 Transavia
Cockpit 737 Transavia

Au-dessus du relief, comme prévu, les turbulences se font sentir. Nous touchons fermement la piste, comme voulu. Les reverses se déclenchent, le freinage est impressionnant. L’atterrissage est parfait : Damien s’offre même le luxe de sortir à la première taxiway. Rires dans le cockpit : la pression redescend… quelle classe !

 

C’est parti pour 40 minutes d’escale. Tout doit s’enchaîner : nettoyage cabine, avitaillement, embarquement, briefing… Malgré tout, nous trouvons quand même le temps de prendre une petite photo souvenir.

photos extérieur Cockpit 737 Transavia

C’est bientôt l’heure de repartir. J’avoue que j’aurais bien aimé rester quelques heures de plus pour découvrir l’île. Mais la ligne nous rappelle. Nous nous alignons sur ce fameux porte-avions et décollons avec une cabine à moitié remplie. 

vue îles grecques Cockpit 737 Transavia
vue îles grecques Cockpit 737 Transavia

À mi-chemin du retour, nous en profitons pour grignoter un morceau. Pour les remercier, j’avais ramené quelques bons produits… Une petite attention qui a visiblement fait plaisir !

snack Cockpit 737 Transavia

L’ambiance est bienveillante. Damien et le premier officier continuent de me partager leur expérience et quelques anecdotes. Lorsque je vais aux toilettes, j’en profite pour discuter avec les PNC que je croise. Tous sont passionnés et prennent le temps de m’expliquer leur métier. Ils me parlent de leur rôle essentiel d’interface avec les PNT. Ce que je ressens est clair : une vraie petite équipe soudée, où chacun connaît parfaitement sa place et ses responsabilités.

 

Après cette belle journée remplie de souvenirs, le premier officier effectue l’atterrissage à Orly. Nous retrouvons les autres avions avec le callsign France-Soleil…

737 Transavia à orly
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